Questions fréquemment posées

Comment ... ? Où ... ? Puis-je ... ? Qui ... ? Est-ce ... ? Quand ... ? Quoi ... ? Pourquoi ... ? Comment ... ? Comment mettre en place des lignées d'arbres dans mes cultures ? Tout d'abord, planifiez, mesurez. Définissez vos contraintes et vos objectifs. Idéalement, les rangées d'arbres devraient avoir une orientation nord-sud. C'est comme ça que l'ombre du feuillage a le moins d'impact sur la culture. Une orientation est-ouest est possible, mais dans ce cas, on privilégiera des essences au feuillage peu dense, comme le cormier et on évitera les arbres à l'ombrage plus dense, comme le noyer. L'intervalle entre les lignées sera fonction des machines que vous employez, et de l'utilisation à long terme de votre  parcelle. Par exemple votre semoir et votre herse ont 3 mètres de largeur; votre barre de traitement a 15 mètres. Vous avez donc le choix de laisser une largeur cultivable de 15 ou 30 mètres entre les lignées d'arbres. Avec un intervalle de 30 mètres, la parcelle sera cultivable jusqu'à la récolte des arbres quasiment sans perte de rendement.  Avec 15 mètres, la perte de rendement des cultures due à l'ombrage des arbres adultes nécessitera probablement l'enherbement de tout ou partie du terrain les dernières années avant la coupe des arbres. Définissez ensuite la distance entre les troncs et la culture. Moins de 50 cm. est audacieux en raison des risques de blessures pouvant être faites aux troncs par les machines. Plus d'un mètre n'est à priori pas souhaitable, trop de terrain cultivable utilisé. De plus, le fait que le sol soit travaillé près du tronc est important car cela oblige les racines à descendre d'abord en profondeur avant de pousser horizontalement.  Ainsi elles ne concurrencent donc pas les plantes cultivées. L'intervalle entre les arbres est fonction des essences et de la stratégie suivante : planter serré et éclaircir, ou planter directement en place. Comment obliger les racines des arbres à descendre dans le terrain plutôt que pousser horizontalement et de ce fait entrer en concurrence avec la culture ? Un labour à ras la bande herbeuse de la lignée d'arbres suffit. Pour les agriculteurs pratiquant le non labour et le semis direct, les premières années il n'est pas nécessaire d'intervenir. Par la suite, avant que les racines ne soient trop développées, on peut faire un passage de chisel assez profondément. Si l'on veut remuer le moins de terre possible, on optera pour un passage de sous-soleuse. Plutôt que de choisir une sous-soleuse à une dent, qui va travailler la terre entre les passages de roues du tracteur, donc assez loin de la lignée d'arbres, il est préférable d'utiliser une sous-soleuse à 2 dents. Dans ce cas les dents passent juste derrière les roues du tracteur et on peut ainsi travailler tout près de la lignée d'arbres à la limite entre la culture et la bande herbeuse. Sur les modèles où c'est possible, enlever une des deux dents et ne laisser que celle qui est du côté des arbres. Où ... ? Où puis-je acheter des plants forestiers? Sur commande, dans n'importe quelle pépinière forestière de Suisse. Le Garde forestier de votre région vous renseignera volontiers sur l'adresse de la pépinière la plus proche de votre domicile. Il pourra vous indiquer également où trouver les indispensables protections anti gibier. Mais aussi à l'étranger : il existe en France des pépinières spécialisées dans la production de plants agroforestiers. Mais attention, un arbre produit dans une autre région que son lieu d'implantation définitif risque d'avoir de la peine à s'acclimater et son développement peut de ce fait être ralenti. Raison pour laquelle, lors de la commande, on vous demande de choisir la région de production des  plants que vous désirez acheter. Puis-je ... ? Puis-je importer des plants forestiers ? Oui, à certaines conditions : pour des quantités supérieures à 200 arbres, il faut un permis d'importation que l'on peut obtenir à l'Office fédéral de l'environnement, Division forêts, Mr. Ernst Fürst, Zürcherstrasse 111, 8903 Birmensdorf. Il vous sera accordé facilement du moment que vous vous engagez à planter ces arbres dans les champs. Dans le cas contraire, si vous désiriez planter ces arbres en forêt, il vous faudrait demander en plus une autorisation. Eh oui, en Suisse, c'est pour planter des arbres forestiers en forêt qu'il faut une autorisation spéciale..! Vous devrez vous acquitter évidemment des taxes douanières et de la TVA. Notez que les taxes douanières sont calculées au poids et non pas à la pièce. Si vos arbres sont livrés dans des mottes de terreau bien humidifié, ce qui est généralement le cas, vous payez pour importer...des kilos d'eau! Afin d'éviter une taxe supplémentaire, il vous faudra fournir au passage de la douane un formulaire "EUR 1"  attestant l'origine européenne des plants. Un transitaire (société d'importation) peut se charger de toutes ces formalités pour vous, ce qui vous simplifiera la tâche. Cela ne coûte pas excessivement cher. Autre solution, importer vous-mêmes des arbres destinés à être plantés chez vous, avec votre propre véhicule/remorque. Dans ce cas cela n'est pas considéré comme du trafic commercial, vous ne payez que 2.5% de TVA, et c'est tout. Alors que pour exactement la même quantité de marchandise placée sur un camion, même si les arbres sont pour vous exclusivement, c'est considéré comme commercial et vous payez la totalité des taxes!!! Attention toutefois, le montant total de la marchandise qu'on peut importer soi-même est limité. Si la facture totale dépasse une certaine somme, on doit obligatoirement passer par un transitaire pour l'importation. Renseignez-vous auprès de l'administration assez tôt afin de ne pas avoir de problèmes lors de votre passage à la douane! Qui ... ? Qui peut me renseigner? Si vous avez encore des questions après avoir consulté ce site et cliqué sur les nombreux liens, adressez vous directement aux agriculteurs pratiquant l'agroforesterie. En Suisse où à l'étranger. Si dans notre pays ces techniques sont nouvelles, en France des paysans ont une expérience d'une vingtaine d'années. Certains organisent même des visites sur leurs exploitations destinées soit au grand public, soit aux professionnels. Et quelquefois, rien ne vaut une visite sur le terrain. N'hésitez donc pas à faire le voyage. Un entretien avec des acteurs de la filière bois peut être également intéressant pour le choix des essences, pour leur utilisation  et  leur valorisation future, bien qu'il soit difficile de prévoir à long terme l'évolution du marché. Est-ce ... ? Est-ce que la plantation d'arbres donne droit à des subventions?. Non. En tout cas pas dans la canton de Vaud. Pas pour l'agroforesterie. Seulement à certaines conditions, pour des arbres isolés ainsi que pour des lignées d'arbres si l'intervalle entre les arbres est au minimum de 10 mètres, et que la ligne enherbée a au moins 6 mètres de largeur... Une hérésie en système agroforestier! Si l'union européenne, consciente de l'énorme potentiel écologique des exploitations agroforestières, les soutient de plus en plus financièrement, rien de tel pour le moment en Suisse. Pour le service de l'agriculture suisse, les lignées d'arbres dans les champs, qui sont le refuge de très nombreuses espèces animales, insectes utiles, oiseaux, chauves-souris,etc. ainsi que les fleurs et plantes entre les troncs ne sont pas des surfaces écologiques !!! Sur le formulaire annuel de recensement, ces plantations doivent être inscrites pour le moment, (2013-2014) sous "surfaces de la SAU (Surface Agricole Utile) ne donnant pas droit à des contributions"... C'est un comble! Cela veut dire que non seulement l'agroforesterie n'est pas encouragée, mais que les agriculteurs qui la pratiquent sont financièrement pénalisés puisqu'ils ne perçoivent même pas la contribution de base à la surface, pour les superficies plantées. Pire, pour le calcul des UMOS (unités de main d'oeuvre salariale), les surfaces agroforestières ne comptent pas. En résumé, pour l'administration fédérale, le fait de planter des arbres, de les tuteurer, de les tailler, de les élaguer, de les irriguer, de les protéger contre le gibier etc. ainsi que d'ensemencer et d'entretenir les bandes herbeuses ou fleuries entre les troncs, ce n'est pas du travail..! On se consolera avec le fait que s'il n'y a pas de contributions financières, il n'y a pas non plus de conditions particulières absurdes ni de règlements aberrants et qu'on a tout loisir de travailler intelligemment  en toute liberté. 2015, les choses changent avec l'introduction des contributions à la qualité du paysage (Pour le moment, Projet Région Gros-de-Vaud uniquement) l'agroforesterie est maintenant reconnue et encouragée à raison de 500 francs par hectare et par an. Mais à  certaines conditions... L'une d'elles est que la bande herbeuse doit être fauchée au moins une fois par an et le produit exporté afin d'être considérée comme surface agricole utile. D'autres conditions sont que la hauteur minimale des arbres à la plantation doit être de 1.5 mètres au niveau du départ des branches, et que au moins 2 espèces d'arbres doivent être mélangées dans une culture agroforestière avec une proportion minimale de 20% chacune. Dans la brochure "Projet de contributions à la qualité du paysage de la Région Gros-de-Vaud" au chapitre "détails de mise en oeuvre" de la mesure agroforestière, on notera ce conseil fort judicieux : L'exploitant doit être particulièrement motivé par ce système, prêt à se documenter et à s'investir. Quand ... ? Quand planter ? De préférence entre l'automne et le printemps. Même si les plants mottés peuvent être plantés en principe toute l'année, ils auront une meilleure chance de reprise s'ils sont mis en place durant la saison froide. Planter hors période de gel. Une bonne organisation du travail consiste à préparer les trous à l'avance. Quoi ... ? Que planter ? Tout est possible, mais idéalement des essences à bois précieux destinés à l'ébénisterie : cormier, merisier, alisier, noyer, chêne, érable. Mais aussi, pour produire du bois de service et de chauffage, frêne, hêtre, aulne, châtaigner, érable, peuplier, tilleul, etc. Racines nues ou plant motté ? De préférence racines nues; les rongeurs sont très attirés par le terreau des plants en pots. Ils y font même souvent leur nid...après avoir dévoré les racines ! Une exception toutefois s'il s'agit de plants produits avec le système "startpot". Dans ce cas bien que les plants soient mottés, on peut tout de même prendre le risque de dégâts de rongeurs car ce système a bien d'autres avantages. Pourquoi ... ? Pourquoi planter des arbres dans mes cultures ?. Parce que les arbres poussent mieux dans les cultures qu'en forêt. Ils ont plus de lumière, plus d'éléments nutritifs car leurs racines se développent sous la culture et récupèrent les éléments fertilisants que les plantes cultivées n'auraient pu absorber, évitant ainsi qu'ils soient lessivés. Les cultures poussent mieux dans les arbres. Ces derniers leur fournissent de l' humus (feuilles mortes), font office de brise-vent, créent un microclimat favorable.  Les racines des arbres améliorent la structure du sol en profondeur, facilitent la pénétration de l'eau dans le sol lors de fortes précipitations, limitent l'érosion. Pourquoi des arbres forestiers? Il est également possible de planter des fruitiers, mais dans ce cas, il faudra rouler régulièrement sur votre production principale pour venir traiter vos fruits et si la culture est encore en place lors de la récolte des fruits, cela peut poser des problèmes : difficile de ramasser des noix dans du maïs par exemple ou de placer une échelle pour cueillir les pommes dans une culture de tournesol, ou pour cueillir des cerises dans du colza. Dans ces cas, il faut adapter la largeur de la ligne enherbée entre les arbres pour qu'elle soit suffisamment ample (au moins égale au diamètre de la couronne de l'arbre). Mais cela fait vite de la surface de perdue pour la culture.

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